« Dubout chérit le chemin de fer
parce qu'il est le véhicule de la foule. Sur le chemin de fer il
exerce, plus encore qu'ailleurs, son pouvoir mythologique. Il ne
rêve pas au hasard. Dès 1922, encore sur les bancs de
l'École des Beaux-Arts de Montpellier, il a pris pour
modèle le tacot qui mène à Palavas. […]
Pétrissant dans tous les sens de la création chacun des
éléments, il en a fait le tacot suprême. L'objet
d'un culte d'hilarité et de terreur amusée […] Il
confère peu à peu à la locomotive une figure
inoubliable. Elle s'agrémente de pots de fleurs, comme un
balcon, de bougies, en guise de lanternes, de réveille-matin.
Elle participe de la marmite norvégienne et de la carriole. Un
klakson d'auto lui sert d'avertisseur, un godillot, de frein. Elle
s'orne parfois d'un dais, comme un palanquin. Elle folâtre et
pétarade, comme un poulain. »
Paul Guth
in Dubout... En train, Éditions du Livre, Monte-Carlo,
1952.